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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 07:36

Alain Blottière, Le Tombeau de Tommy, Gallimard, 2009.

Thomas Elek et l'Affiche rouge

Depuis quelques années les romanciers cherchent de plus en plus l'inspiration dans des personnages ou des faits historiques bien réels, depuis les Bienveillantes à HHHH. La Seconde Guerre mondiale avec son cortège de drames, ses héros et ses salauds apparaît à ce titre comme un terreau fertile. Alain Blottière se penche dans son livre sur la figure d'un des fusillés de l'Affiche rouge, Thomas Elek.

 

L'auteur raconte en parallèle l'histoire du jeune résistant et celle, fictive, d'un jeune acteur amateur chargé de jouer le rôle d'Elek dans le film que tourne le narrateur. Disons-le, la partie totalement fictive du roman, les relations du narrateur avec l'acteur du film et les tourments de ce dernier, n'a pas eu notre préférence. Il n'en est pas de même concernant les pages que l'auteur consacre à Thomas Elek. Alain Blottière s'est solidement documenté pour raconter le parcours d'Elek, son enfance en Hongrie, le départ avec sa famille en France, sa vie avant-guerre, son entrée dans les FTP-MOI, son action au sein de son groupe, son arrestation et son exécution en février 1944.

 

L'auteur ne trace pas le portrait d'un héros mais d'un jeune homme courageux sans jamais occulter ses faiblesses et ses imprudences, notamment concernant son arrestation. Il parvient surtout à faire voir d'une manière cinématographique les actions du groupe Manouchian. Les pages qui décrivent le sabotage d'une voie ferrée dans la région de Troyes en sont le meilleur exemple. L'auteur dresse également des portraits touchant des camarades d'Elek, notamment Josef Bocsov ou Wolf Wajsbrot. Il arrive ainsi à donner chair à une époque et à faire revivre les combattants de l'ombre de la FTP-MOI loin des apologies et des anathèmes.

 

Voici donc un roman qu'il faut lire pour sa précision, sa justesse et son humanité. Et aussi pour ne pas oublier.

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communismeetconflits - dans Seconde Guerre mondiale Résistance Fiction
4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 07:43

Pascal Convert, Raymond Aubrac. Résister, reconstruire, transmettre, Seuil, 2011.

Aubrac: de la Résistance à la décolonisation

La figure de Raymond Aubrac, dans la mémoire collective, est inséparable de l'histoire de la Résistance. Elle occulte en grande partie le rôle joué par Aubrac après 1945, notamment dans les relations Est-Ouest et surtout dans le mouvement de décolonisation. C'est ce que rappelle la biographie que lui consacre Pascal Convert. Une biographie qui n'est pas classique puisqu'elle donne la parole à Aubrac lui-même dans une sorte de dialogue où l'historien expose des faits largement documentés tandis que le « biographié » donne son point de vue, remue ses souvenirs et analyse rétrospectivement ses prises de position.

 

Né en 1914, Raymond Samuel grandit à Dijon avec des parents qui tiennent une boutique de confection. Jeune bourgeois, il fait des études brillantes et entre à l'Ecole des Ponts pour devenir ingénieur. Élevé dans une famille juive où le souvenir de l'affaire Dreyfus reste fort, le jeune Aubrac, lors de ses études, fréquente la mouvance étudiante communiste, ce qui ne l’empêche pas de partir finir ses études dans l'Amérique du New Deal en 1938. Quand la guerre éclate, Aubrac possède donc un bagage politique marxiste mais aussi une bonne connaissance des États-Unis.

 

C'est à la fin 1939 alors qu'il est mobilisé que Raymond Aubrac épouse Lucie. Fait prisonnier en juin 1940, il s'évade peu après et se réfugie à Lyon où commence son aventure dans la Résistance. Aubrac devient rapidement un dirigeant de Libération-Sud où il s'occupe de l'Armée secrète. Arrêté une première fois, il est mis en liberté surveillée avant de tomber à Caluire en même temps que Jean Moulin. Mais grâce à sa femme, qui organise l'attaque commando du fourgon cellulaire qui le transporte, il échappe à la Gestapo. Aubrac rejoint alors Londres puis Alger.

 

A la Libération, Aubrac est nommé commissaire de la République à Marseille où il se fait remarquer par ses méthodes peu orthodoxes comme la réquisition des usines. Puis il se voit confier par le ministère de la Reconstruction la difficile mission d'organiser le déminage du territoire français. Alors que l'ombre de la Guerre froide commence à s'étendre sur l'Europe, Raymond Aubrac milite pour le maintien de relations, notamment économiques, entre l'Ouest et l'Est. Pour cela il fonde la BERIM, un bureau d'études spécialisé dans l'urbanisme, qui participe à la reconstruction en France mais aussi dans les pays d'Europe de l'Est. Compagnon de route du PCF il fréquente alors Jean Jerome ou Doumeng le milliardaire rouge, tandis que la BERIM devient un intermédiaire indispensable pour les relations commerciales avec les pays du bloc de l'Est.

 

Cette proximité avec le PCF explique que c'est chez les Aubrac que s'installe Ho Chi Minh en 1946 lors des négociations à Paris. Une amitié naît entre les deux hommes et c'est naturellement, qu'après une carrière de fonctionnaire international à l'ONU et à la FAO, Aubrac devient, à la demande de Kissinger un intermédiaire entre Nixon et les Vietnamiens à la fin des années 1960.

 

Alors qu'il pourrait goûter une retraite paisible, l'ouverture du procès Barbie en 1987, remet Raymond Aubrac sur le devant de la scène. Jacques Vergès, l'avocat de Barbie, insinue qu'Aubrac a été un agent double dans la Résistance, accusation que reprennent certains comme Gérard Chauvy. Les débats sont violents et certains historiens, pour qui la parole des témoins est suspecte, instruisent le procès des Aubrac.

 

Malgré ces attaques, Raymond Aubrac poursuit, après la mort de Lucie en 2007, son combat pour que la mémoire de la Résistance ne s'éteigne pas, notamment en visitant les établissements scolaires. Il décède en avril 2012 à l'âge de 97 ans quelques mois seulement après la sortie du livre de Pascal Convert.

 

Cet ouvrage, épais, est une plongée dans l'histoire du 20e siècle, de la Résistance à la décolonisation. Il dresse surtout le portrait d'un homme qui fut toujours fidèle à ses convictions de jeunesse, un optimiste de nature, un combattant de la liberté et de la paix. Un homme qui, s'il ne renia rien de son passé, fut également lucide sur ses erreurs.

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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 07:41

Pierre Daix, Les combattants de l'impossible. La tragédie occultée des premiers résistants communistes, Robert Laffont, 2013.

L'Organisation spéciale et la mémoire communiste

Avec ce nouveau livre, Pierre Daix, poursuit une réflexion sur la mémoire communiste, réflexion commencée dans les années 1970 et dont le titre de son ouvrage précédent, paru en 2008, Dénis de mémoire, souligne les absences volontaires. L'auteur se penche particulièrement sur l'amnésie du PCF entourant l'Organisation spéciale (OS), cette structure clandestine de combat qui fut chargée de lancer la lutte armée en France à partir d’août 1941 avant la naissance des FTP au début de 1942. Si l'OS est au cœur du livre de Pierre Daix, c'est que l'auteur participa directement à ces activités.

 

Pierre Daix adhère au PC en 1939 alors que le Parti est déjà interdit par le gouvernement Daladier. Il intègre l'Union des étudiants communistes et participe aux premières actions de Résistance alors que la direction du PCF reste fidèle à l'esprit du pacte germano-soviétique. Il intègre ensuite l'OS sans toutefois participer aux actions armées. Il connaît donc tous ces premiers résistants communistes qui, pour la plupart, seront arrêtés et fusillés. Pierre Daix sera également arreté, mais la police n'ayant aucune preuve de sa participation à l'OS il est déporté à Mauthausen. A son retour de déportation il devient chef de cabinet du ministre Charles Tillon avant de prendre la direction du journal littéraire du PCF, Les Lettres françaises. Il prend par la suite, peu à peu ses distances avec le PCF, qu'il quitte en 1974.

 

Dans son livre, l'auteur raconte son expérience dans l'OS, notamment au coté de son ami Christian Rizo, et met en avant la volonté des jeunes communistes de s'engager dans la lutte contre l'occupant et cela bien avant l'invasion de l'URSS. C'est sur l'insistance du Komintern que Jacques Duclos, qui dirige le PC clandestin, pousse les jeunes à chercher l'affrontement avec l'occupant mais sans préparation. La manifestation à Paris, le 13 août 1941, organisée de manière improvisée, sans prendre soin de la sécurité des participants, débouche sur la condamnation à mort de deux jeunes manifestants mais également sur la rafle des Juifs du 11e arrondissement. Les opérations de sabotage de l'OS sont également mal préparées. Surtout la direction communiste n'assume pas les actions de l'OS qui sont dénoncées comme provocatrices par de nombreux militants. Pour Daix, il ne fait aucun doute que les membres de l'OS ont été sacrifié par une direction qui ne leur a fourni aucune préparation, ni encadrement, uniquement dans le but de montrer à Moscou que le PCF était dans la ligne dictée par le Komintern.

 

La réaction du PCF devant les attentats visant les Allemands semble confirmer l'hypothèse de Pierre Daix. Celui du 21 août à la station de métro Barbés n'est pas revendiqué par la presse communiste tandis que les 6 exécutions d'otage qui suit, dont celle de Jean Catelas, est ignorée. Après l'attentat de Nantes, commis par Gilbert Brustlein et Spartaco Guisco le 20 septembre 1941, la direction communiste est totalement affolée par l'ampleur des représailles allemandes et les réactions négatives qu'elles provoquent dans l'opinion, réactions partagées par des responsables communistes nourris à la sève de la lutte contre la guerre impérialiste. Les attentats ne sont pas revendiqués, ses auteurs sont dénoncés comme provocateurs. Quand Brustlein est identifié par la police, le PC envisage même de le faire exécuter . Si ce dernier parvient à rejoindre Londres, Guisco, qui est fusillé par les Allemands, est victime d'une campagne de calomnie, le dénonçant comme traître ayant trouvé refuge auprès de Franco. Si le PCF célèbre donc les otages fusillés à Chateaubriant, il occulte totalement l'engagement des premiers résistants de l'OS, allant jusqu'à le nier.

 

Ce déni de mémoire touche également le convoi de prisonniers, la plupart communistes, déportés à Auschwitz le 6 juillet 1942 et dont il a fallu attendre la thèse de Claudine Cardon-Hamet en 1997 pour qu'il sorte de l'oubli.

 

Pour Pierre Daix le principal responsable de ces occultations est Jacques Duclos. Ce dernier a ainsi cherché à effacer les traces des erreurs politiques commises à l'été 1940. Ces fautes ont en effet causé l'arrestation de nombreux dirigeants et cadres qui par la suite se sont retrouvés soit parmi les otages exécutés à la suite d'attentats, soit parmi les déportés du 6 juillet 1942. Cette réécriture de l'Histoire, reprise par Georges Marchais après la mort de Duclos en 1975, s'est donc faite au détriment des membres de l'OS et des déportés du 6 juillet 1942. Elle a particulièrement bien réussi puisqu'il a fallu attendre la fin des années 1990 et le début des années 2000 pour que des historiens redécouvrent la vérité.

 

A la fin du livre de Pierre Daix, le lecteur se plaît à imaginer ce que pourrait être un livre d'historien, une vaste synthèse, sur l'histoire de cette résistance communiste, dégagée des luttes mémorielles et s'appuyant sur les archives existantes.

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 07:37

Fabrice Genard, Tulle, enquête sur un massacre, 9 juin 1944, Tallandier, 2014.

Tulle, 9 juin 1944

Si la mémoire collective accorde une large place au massacre d'Oradour-sur-Glane, symbole de la barbarie nazie en France, celui de Tulle, le 9 juin 1944, est plus mal connu. Si le nombre de victimes n'atteint pas celui d'Oradour, il reste néanmoins l'un des plus grands opérés par les Allemands en France en 1944. Il est emblématique de la politique terroriste appliquée par les nazis envers les populations civiles dans le cadre d'une lutte contre les partisans qui reprend les méthodes expérimentées en URSS. Mais au-delà de l'événement l'auteur montre également les soubresauts d'une mémoire conflictuelle qui ont contribué à le cantonner dans un cadre uniquement local.

 

Les faits sont bien connus. Le 7 et le 8 juin 1944, au lendemain du débarquement en Normandie, les maquis FTP de Corrèze lancent une offensive sur Tulle pour libérer la ville. Après des combats difficiles, la garnison allemande se rend dans une ville en liesse. Mais cette libération est de courte durée puisque dès le 8 juin au soir, des éléments de la division SS Das Reich, lourdement armés, investissent Tulle, provoquant la retraite des maquisards. Le lendemain, les soldats SS organisent une rafle parmi la population, rassemblant près de 3 000 habitants, avant de pendre 99 personnes aux balcons et aux réverbères puis de déportés 149 autres.

 

Si Fabrice Grenard retrace de manière fine, en s'appuyant sur de nombreuses archives et des témoignages, cette tragédie, il prend soin de la réinsérer dans un contexte plus large, permettant ainsi de remettre en cause certaines idées reçues.

 

L'auteur montre ainsi que la Corrèze fut une terre de maquis plus importante que la Haute-Vienne où dominait pourtant Georges Guingouin. A partir du printemps 1944, les maquisards lancent des actions d'envergure et n'hésitent pas à effectuer des opérations spectaculaires à Tulle. Pour endiguer ces actions une division allemande appuyée par des supplétifs français ratissent la région en avril. Sans résultat puisque les maquisards ont eu le temps de se disperser. Courant mai 1944, les dirigeants FTP décident d'organiser une vaste opération sur Tulle afin d'occuper cette ville, comme ils l'ont déjà fait précédemment, notamment le 1er mai, dans des localités moins importantes. Cette décision est prise avant le débarquement du 6 juin, et n'a donc aucun lien, comme le montre Fabrice Grenard, avec ce dernier contrairement à ce qui a été souvent écrit. Cette opération a été réfléchi, préparé et n'avait rien d'une improvisation répondant à l'appel à l'insurrection nationale lancée par le PCF. Mais les organisateurs ne savaient pas que la division Das Reich avait reçu l'ordre de ratisser le Limousin.

 

L'auteur tord le cou également à une autre légende, celle qui voudrait que la Das Reich commette ces exactions sur le chemin qui la conduit à rejoindre le front de Normandie. Il montre ainsi que cette division, qui stationne dans la région de Montauban, est volontairement utilisée pour une opération de lutte contre les partisans, préparée et organisée bien avant le 6 juin. Pour le général Lammerding, commandant de la Das Reich il s'agit d'appliquer en France les méthodes expérimentées sur le front de l'Est, à savoir terroriser la population afin de la désolidariser des maquis pour mieux asphyxier ces derniers. La prise de Tulle par les FTP offre à la Das Reich l'occasion de mettre en œuvre ces pratiques afin de rendre les résistants responsables des représailles subies par la population, représailles qui s’opèrent avec un absolu arbitraire.

 

L'auteur constate que les Allemands ont atteint leur objectif. La population de Tulle accuse en effet les FTP d’être directement responsables du massacre. Ce sentiment a ensuite donné naissance à des mémoires diverses, voire conflictuelle. Celle des proches des victimes ou des rescapés des camps, celle, emprunte de culpabilité, de ceux qui ont échappé à la rafle ou à la sélection, enfin celle des FTP qui cherche à légitimer leur combat. Cette mémoire divisée a empêché que le massacre de Tulle prenne pleinement sa place dans le martyrologe national.

 

Voici donc un beau livre d'Histoire que complète des notes, des annexes, un index et une bibliographie conséquente.

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communismeetconflits - dans Seconde Guerre mondiale Résistance Répression
29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 07:37

Fabrice Grenard, Une légende du maquis: Georges Guingouin, du mythe à l'histoire, Vendémiaire, 2014.

Vie et destin d'unhéros de la Résistance communiste

Georges Guingouin est depuis longtemps une figure mythique de la Résistance mais qui n'avait jamais été l'objet d'une biographie complète. C'est dorénavant chose faite et de belle manière avec la biographie scientifique que lui consacre Fabien Grenard. Ce dernier, s'appuyant sur de nombreuses archives, retrace le parcours de l'instituteur communiste, faisant voler au passage un certain nombre de mythes.

 

Il montre un Guingouin, jeune instituteur communiste, militant dévoué, qui ne cesse de progresser au sein de l'appareil de la fédération de la Haute-Vienne. Il est d'une fidélité sans failles envers le PCF dont il applique consciencieusement la ligne politique. Cette fidélité s'exprime dès la signature du pacte germano-soviétique et l'interdiction du PCF puisque Guingouin ne rompt pas et n'hésite pas à poursuivre ses activités militantes. Il devient à la fin 1940 le principal animateur des réseaux clandestins communistes de la Haute-Vienne. Repéré par la police il plonge dans la clandestinité dès février 1941. Après un passage par la Corrèze en 1941-1942 il revient en Haute-Vienne pour fonder un maquis au début 1943. Alors qu'il ne possède aucune formation militaire, Guingouin se montre rapidement un chef de guérilla particulièrement efficace. Il fait régner une discipline sévère parmi ses hommes, instaure une hiérarchie dont il est à la tête, parvient à faire armer ses hommes, réussit à tisser tout un ensemble de complicités dans la population civile.

 

Rapidement l'autorité de Guingouin supplante celle de Vichy dans partie de la Haute-Vienne où rayonne son maquis. L'action de la gendarmerie, des GMR et les ratissages organisés par l'armée allemande ne parviennent à l'affaiblir. Avec les combats de la Libération, notamment la bataille du mont Gargan, Guingouin entre dans la légende. Devenu commandant des FFI de son département il est le symbole du héros maquisard. Il profite de cette aura pour se faire élire maire de Limoges en 1945.

 

Si la geste résistante de Guingouin, il est fait Compagnon de la Libération, est cultivé par le héros lui-même, le début de la Guerre froide voit le développement d'une légende noire du maquisard prendre de l'ampleur. Elle le montre comme un chef de bande, un seigneur de guerre impitoyable n'hésitant pas à avoir recours aux détournements de fonds et à l'assassinat politique. Au début des années 1950, Guingouin se retrouve au centre d'une affaire qui tourne autour d'une affaire de droit commun, l'assassinat de deux paysans en 1945. Sans preuves, il est inculpé et emprisonné en 1954. En prison il est victime d'un passage à tabac en règle qui le laisse presque mort. L'épreuve est d'autant plus difficile que ses relations avec le PCF, déjà tendu durant l'Occupation, n'ont cessé de ce dégradé après la guerre jusqu'à son exclusion du Parti. Finalement innocenté, Guingouin reprend son travail d'instituteur dans l'Aube. Jusqu'à sa mort en 2005, il ne cesse de défendre la mémoire de son maquis et son honneur face aux calomnies dont il reste l'objet. Il meurt sans avoir perdu sa foi dans le communisme mais sans reprendre sa carte au PCF qui l'a finalement réhabilité en 1998.

 

Fabrice Grenard retrace avec force détails chaque étape de la vie de Guingouin en donnant néanmoins une place de choix aux années de guerre. Surtout il interroge de manière scientifique certains mythes qui entourent la figure de Guingouin. Il montre que ce dernier fut un militant fidèle du PCF, appliquant la ligne, notamment après la signature du pacte germano-soviétique, loin de l'image de dissident qu'il a voulu donner après la guerre. Fabrice Grenard montre également qu'il ne fut pas le premier maquisard de France puisqu'au moment où il fonde son maquis, ces derniers existent déjà en Corrèze mais également en Savoie. Il ne fut pas non plus le chef du maquis limousin puisque cette région compte des maquis qui ne dépendent pas de lui comme ceux de l'Armée secrète. La décision de ne pas attaquer Limoges après le débarquement de Normandie, évitant à la ville le sort de Tulle, n'est pas, comme cela est trop souvent présenté, une initiative de Guingouin mais une décision prise collectivement par l'état-major FFI.

 

Sur le plan militaire, Fabrice Grenard montre que Guingouin ne fut pas un Tito limousin. S'il fut un talentueux chef de guérilla, il évite les affrontements directs avec les Allemands, à l'exception de la bataille du mont Gargan. Il ne possède pas en effet la puissance militaire pour combattre frontalement et avec des chances de succès l'adversaire comme a pu le faire le chef yougoslave.

 

Nous ne pouvons que recommander la lecture de cette biographie stimulante qui redonne à Guingouin toute sa place dans l'histoire de la Résistance, faisant justice aussi bien de la légende dorée que de la légende noire qui l'entoure. Un appareil de notes, des documents d'archives, un index, une belle bibliographie complètent à merveille cet ouvrage qui apparaît déjà comme une référence. Souhaitons que des travaux de ce niveau voient encore le jour afin de donner l'image la plus juste de l'histoire de la Résistance, notamment communiste.

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 06:49

Anne Nelson, Red Orchestra: The Story of the Underground and the Circle of Friends Who Resisted Hitler, Randam Hause, 2009.

Des résistants au cœur de l'Allemagne nazie.

Le livre de Anne Nelson, raconte l'histoire de Berlinois privilégiés, officiers, écrivains ou acteurs, qui ont risqué leur vie pour transmettre des plans militaires allemands aux ennemis d'Hitler. Pour suivre ces parcours, l'auteur entraîne le lecteur dans le Berlin artistique des années 1930 où, peu à peu, la floraison culturelle des années 1920 se fane sous l'effet du conformisme nazi qui transforme l'art en simple outil de propagande. Profondément antinazi, ce milieu cosmopolite construit peu à peu un réseau d'informateurs clandestin, plus d'une centaine de personnes à son apogée, dont les informations sont transmises aux services soviétiques.

L'Orchestre rouge fut donc un groupe de résistance, plutôt un groupe de cercles se chevauchant, important et actif, rarement mis en avant, contrairement à la Rose blanche ou aux conjurés qui organisèrent l'attentat du 20 juillet 1944. Son activité ne se borna d'ailleurs pas à la seule transmission de renseignements aux Soviétiques, mais également dans la publication de tracts ou d'affiches. Il faut signaler que le groupe se mit également en rapport avec les services de renseignements britanniques et américains mais ces derniers ne se montrèrent pas intéressés par cette source d'information.

L'auteur se consacre plus particulièrement à suivre le parcours du groupe qui se forme autour d'Arvid Harnack, un économiste de haut rang, et de son épouse, d'origine américaine, Mildred. Parmi ces gens se trouvent Harro Schulze-Boysen, officier de la Luftwaffe, John Sieg, un ancien journaliste communiste, Adam Kuckhoff, un dramaturge et l'épouse de ce dernier Greta. Là aussi, peu de communistes militants et d'ouvriers mais des représentants des classes moyennes et supérieures de la société allemande. La plupart sont par la suite arrêtées, torturées puis exécutées.

Le sacrifice des membres de l'Orchestre rouge est le plus souvent ignoré. Staline ignore ainsi tous les renseignements l'avertissant d'une attaque allemande en juin 1941. Sous le choc de l'opération Barbarossa, le maître du Kremlin purge ceux qui l'ont prévenu de l'invasion. Les meilleurs agents de renseignements sont alors éliminés et remplacés par des individus sans expérience dont les maladresses entraînent la chute du réseau berlinois.

L'auteur explique par ailleurs que les liens de certains des membres de l'Orchestre rouge avec le Parti communiste et son activité en faveur de l'URSS sont à l'origine de l'effacement de sa mémoire principalement pour des raisons politiques tenant au climat de Guerre froide. Le procureur nazi qui a instruit l'affaire et la répression contre les membres de ce réseau, les conduisant ainsi inéluctablement à la mort, échappe ainsi après 1945 à toute condamnation, tandis que l'Orchestre rouge est dénoncé dans les médias comme une organisation de traîtres. Les veuves des membres du réseau se voient donc refuser toute pension en Allemagne de l'Ouest. Si la RDA entretient quant à elle le souvenir de l'Orchestre rouge, elle déforme systématiquement l'engagement de ses membres en les dépeignant comme des communistes convaincus agissant seulement au nom de la lutte des classes.

Voici donc un livre riche, qui se lit presque comme un roman mais qui s'appuie sur une solide documentation comme le montrent les 27 pages de notes et une solide bibliographie. Un vrai travail d'historien puisque l'auteur a utilisé des archives mais également des témoignages. A lire pour nuancer une approche parfois trop simpliste de la résistance allemande au nazisme.

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 07:15

« Section spéciale », film franco-italo-allemand de Costa Gavras, 1975.

Vichy et la chasse aux communistes

Le film de Costa-Gavras est un exemple de la remise en cause de la mémoire de l'Occupation au début des années 1970, de ce syndrome de Vichy superbement analysé par l'historien Henry Rousso.

 

Le film se penche en effet sur la création, à l'initiative du gouvernement de Vichy, de tribunaux extraordinaires, les Sections spéciales auprès des cours d'appel. Elles doivent juger directement et sans instruction des personnes arrêtées pour activités communistes ou anarchistes. Les verdicts sont rendus en deux jours sans possibilités d'appels ou de cassation. Surtout les inculpés peuvent être condamnés pour des faits antérieurs à la promulgation de la loi ce qui met fin au principe fondamental dans le droit français de non-rétroactivité des lois. Les condamnations à mort sont exécutables sur le champs. Il s'agit alors pour Vichy de donner aux Allemands, qui veulent fusiller des otages à la suite de l'attentat mené par le colonel Fabien au métro Barbès, des victimes expiatoires et d'affirmer sa souveraineté. Le début du film traite largement de la préparation et de l'exécution de cet attentat où un officier allemand trouva la mort et qui marque le début de la lutte armée communiste en France.

 

Le film montre les résistances qui se font jour face à la création de Sections spéciales qui bafouent les fondements les plus élémentaires du droit en vigueur en France. Le Garde des Sceaux Joseph Barthélemy, joué par Louis Seigner, y est opposé et affronte sur ce point Pierre Pucheu, incarné par Michael Lonsdale, le ministre de l'Intérieur. Au final Pétain tranche pour Pucheu et charge Barthélemy de mettre en place et d'organiser la Section spécial qui doit siéger à Paris. Les magistrats s'exécutent. Pourtant certain font montre de conscience comme le président Cournet, joué par Michel Galabru, qui s'indigne quand il apprend que l'on veut le nommer à la tête de la nouvelle juridiction. C'est Michel Benon, joué par Claude Piéplu, juge arriviste et borné qui prendra cette place. Le film s'attarde aussi sur le comportement du juge Linais, pourtant membre de l'Action française, qui dès le départ refuse de prononcer des condamnations à mort.

 

Alors que la Section spéciale, sur l'ordre de Pucheu, dont donner 6 condamnations à mort pour satisfaire les Allemands, la comparution du journaliste communiste Lucien Sampaix, incarné par Bruno Crémer, fait capoter le scénario prévu. Sampaix se livre à un réquisitoire contre le tribunal et sauve sa tête. Seulement 3 accusés sont condamnés à mort.

 

Le film est une charge sévère contre le gouvernement de Vichy qui apparaît parfois ridicule, comme lors de la scène de la capture d'une poule en plein milieu des couloirs de l’Hôtel du Parc, mais qui n'hésite pas à aller au-devant des demandes allemandes. Dans une scène saisissante, le film montre d'ailleurs la surprise de l'officier allemand à qui l'ambassadeur de Vichy à Paris annonce que le gouvernement est prêt à fouler les principes de base du droit français.

 

Voici un film qui montre, sans pathos, ni caricature, l'engrenage qui a conduit la justice française sur la voie de l'arbitraire et démonte les ressorts d'une violence d'État institutionnalisée. Un éclairage saisissant sur la servilité mais également la volonté de Vichy de pratiquer une politique terroriste contre ses adversaires.

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communismeetconflits - dans Résistance Communisme français
27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:04

Roger Faligot, La rose et l'edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945, La Découverte, 2009.

Les ados dans la Résistance

Le livre de Roger Faligot a le mérite de montrer le rôle joué par les adolescents dans la résistance au nazisme. Les adolescents sont devenus depuis quelques années une catégorie historique à part entière mais jamais aucune étude ne s'était, à notre connaissance, attaché à son histoire durant la Seconde Guerre mondiale.

 

Plus largement l'auteur s'attache aussi à montrer la volonté d'embrigadement des régimes fascistes et de contrôle de la culture jeune. Le lecteur apprend ainsi avec stupeur que Hitler adorait le dessin animé de Walt Disney Blanche-Neige et les sept nains dans lequel l'héroïne incarne la beauté aryenne tandis que la sorcière représente le judaïsme. C'est aussi pour Mussolini que Disney, proche alors du parti nazi américain, réalise Pinocchio qui montre que les enfants rebelles à l'autorité ne s'attirent que des ennuis tandis que Pinocchio ne devient un vrai petit garçon que lorsqu'il a compris qu'il doit se soumettre à l'autorité paternelle. Faligot rappelle également les compromissions d'Hergé dans la Belgique occupée.

 

Mais l'essentiel du propos de l'auteur est de faire découvrir cette résistance de la jeunesse à l'oppression, une résistance bien plus précoce que celle des adultes et largement occultées. Il suffit pour s'en convaincre de lire les chapitres sur la manifestation du 11 novembre 1940 à Paris ou celui sur la Main noire, cette organisation alsacienne, qui fait sauter en mai 1941 la voiture du Gauleiter de Strasbourg. L'auteur évoque de nombreux adolescents qui en France se lancent dans la Résistance, que ce soit Jacques Lusseyran et les Volontaires de la liberté à Paris, Anne Corre en Bretagne, les jeunes communistes qui sont les premiers, à l'initiative de Fabien, à se lancer dans la lutte armée ou ceux de la MOI dont Tomas Elek qui se retrouve en 1944 sur la tristement célèbre Affiche rouge. Cette jeunesse se retrouve ensuite dans les maquis ou au sein des FFL.

 

Roger Faligot ne s'arrête pas à l'hexagone et fait découvrir les multiples formes de la résistance adolescente dans l'Europe. En premier lieu en Allemagne où se retrouvent les Pirates de l'Edelweiss qui mènent des actions de propagande mais aussi de lutte armée de concert avec des communistes et des déserteurs de la Wehrmacht. Il y a également à Munich le groupe de la Rose blanche de Hans et Sophie Scholl. Il montre également l'importance des adolescents dans la résistance au Danemark, en Italie dans le mouvement des partisans et lors de l'insurrection de Naples, en Pologne aussi bien lors du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943 que de la ville tout entière en 1944, dans l'Union soviétique occupée mais aussi dans les camps des concentration. L'auteur montre également les débuts du développement d'une culture propre à la jeunesse autour du swing qui fédère les adolescents contre l'oppression et qui par certain coté préfigure ce qui se passera dans les années 1960.

 

Le récit de ce tour d'Europe de la Résistance est dense et palpitant, entrecoupé de magnifiques portraits individuels ou de groupes. Un ouvrage de vulgarisation, certes, mais combien réussi et qui, par sa rigueur et son sérieux, démontre que l'écriture de l'Histoire n'a pas besoin d'être cantonné au monde universitaire pour faire œuvre utile, juste et novatrice.

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communismeetconflits - dans Résistance
20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 07:37

L'Affiche rouge film français de Frank Cassenti, 1976.

Quand le cinéma brouille la mémoire

Voici un film qui s'inscrit bien dans son époque les années 1970. Après la mort du général De Gaulle et avec le début de l'érosion de l'influence du PCF, la mémoire de l'Occupation se libère du carcan imposé par les gaullistes et les communistes après 1945. La traduction des travaux de Robert Paxton, le succès du film Lacombe Lucien, le documentaire le Chagrin et la pitié ou l'adaptation télévisée du livre de Jean Dutourd « Au bon beurre » font découvrir une France attentiste, pétainiste, collabos. L'image d'une France majoritairement résistance s'effondre. Mais cette remise en cause s'étend également à la Résistance communiste dont les dirigeants ont fixé les grands traits, minimisant notamment le rôle joué par les militants étrangers. C'est à cette injustice que s'attaque Franck Cassenti en voulant raconter l'histoire du groupe Manouchian rendu célèbre grace à l'affiche rouge.

 

Mais disons-le, le film rate largement son objectif. Pour essayer de montrer que passé et présent sont liés il cherche à raconter l'histoire du groupe de Manouchian à travers les répétitions d'une pièce de théâtre dont le sujet est justement les résistants de l'Affiche rouge. Mais très vite le spectateur se perd entre les époques et ne sait plus si les personnages qu'il suit sont des comédiens ou bien des résistants. D'autant qu'il y a de nombreuses digressions sur la difficulté du métier de comédien, notamment sur la capacité à incarner des personnages tandis que les réflexions sur l'engagement résistant sont presque inexistantes.

 

Si le spectateur n'apprend rien sur l'histoire du groupe Manouchian, il ne peut que sourire devant les simplifications idéologiques du réalisateur qui présentent les nazis et les collaborateurs comme des personnages de foires grotesques ou des bouffons ridicules. D'un point de vue historique il n'y a donc rien à retenir dans ce film concernant l'histoire de la Résistance. Le spectateur nostalgique d'un certain cinéma intello engagé trouvera néanmoins dans ce film le parfum d'une époque, bien lointaine, où dominaient les cols pelle à tartes et les imprimés marrons et oranges.

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communismeetconflits - dans Résistance
10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 07:11

Fabrice Grenard, Maquis noirs et faux maquis, 1943-1947, Vendémiaire, 2011.

Règlements de compte et banditisme à l'ombre des maquis

Alors que l'histoire de la Résistance est l'objet de nombreuses publications, le petit livre de Fabrice Grenard traite d'un sujet totalement original et lève le voile sur la part sombre du phénomène maquisard: les faux maquis et les maquis qui mirent en coupe réglée certaines régions n'hésitant pas pour cela à assassiner des innocents mais également d'authentiques résistants.

 

Les maquis, qui naissent du rassemblement de réfractaires au STO, sont obligés pour survivre de commettre des vols et des attaques à main armée. Les criminels, jamais en manque d'inspiration, constatant l'émergence de ces vols patriotiques n'hésitèrent pas à se parer de l'auréole de la Résistance pour commettre des exactions loin de toutes visées politiques. Profitant de l'effondrement de l'autorité incarnée par Vichy, ils créèrent pour cela des maquis dont le but premier de css promoteurs était de s'enrichir en dévalisant les paysans et en revendant le fruit de leurs rapines sur le marché noir florissant.

 

Conscient de ces usurpations criminelles, les chefs de la Résistance prennent des mesures. Pour éviter un amalgame préjudiciable, il demande que les réquisitions soient payées sinon les maquisards doivent délivrer un reçu ou des bons afin que les personnes soumises aux réquisitions puissent se faire dédommager après la Libération. Parfois la Résistance n'hésite pas à traquer les faux maquisards, exécutant les criminels ou collaborant avec la gendarmerie pour les faire arrêter.

 

Mais ce schéma simple du faux maquis connaît de nombreuses variantes. Il en est ainsi de certains criminels qui mirent sur pied d'authentiques maquis, enrôlant des patriotes, combattant l'occupant mais n'oubliant jamais de s'enrichir aux dépens des populations comme le fit le chef du maquis Lecoz. Certains maquis, pourchassés par l'occupant, furent obligés pour se ravitailler de mener de brutales réquisitions, provoquant la colère de la population qui vit dans ces actes l'œuvre de bandes criminelles et réactivant la peur ancestrale des brigands.

 

L'auteur n'oublie pas d'évoquer les agents français de la Gestapo, les miliciens ou les volontaires de la Waffen SS qui essayèrent d'infiltrer les maquis. Parfois ils créèrent des faux maquis pour décrédibiliser la Résistance. Le lecteur peut regretter que l'auteur ne fasse pas le point sur les tentatives faites après la Libération pour créer des « maquis blancs » avec des collaborateurs parachutés en France par les Allemands.

 

La partie sans doute la plus intéressante à nos yeux de ce livre réside dans l'analyse des accusations de faux maquis portées pendant l'occupation contre les maquis FTP notamment par l'AS ou l'ORA. Ces accusations sont d'ailleurs reprises après la guerre dans le cadre de la Guerre froide pour accuser les communistes d'assassinat et de pillages. La principale victime en fut Georges Guingouin, le Tito limousin, d'autant que la direction du PCF, profitant de cette cabale, le mis à l'écart et ne prit jamais sa défense contre ceux qui le calomniaient.

 

Le livre de Fabrice Grenard, d'une lecture agréable agrémentée d'exemples locaux et pertinents, permet de montrer la complexité d'une période trouble qui n'a pas encore révélé toutes ses facettes.

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communismeetconflits - dans Résistance Seconde Guerre mondiale

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Publications de David FRANCOIS

GuideICSerge Wolikow, Alexandre Courban, David François, Christian Oppetit, Guide des archives de l'Internationale communiste, 1919-1943, Archives nationales-MSH Dijon, Paris-Dijon, 2009. 

9782749110356Serge Wolikow (sld), Pierre Sémard, Le Cherche-Midi, Paris, 2007, (Rédaction du chapitre "La mise à l'écart (1929-1932)")

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